Inauguration de la plateforme CEFRES (7 octobre 2015) [cs]

Discours à Na Florenci :

M. le Président de l’Académie des sciences,
M. le Recteur de l’Université Charles,
Mesdames et Messieurs,

C’est une grande joie de découvrir ces tout nouveaux locaux que l’Académie des sciences en République tchèque met à la disposition du Centre français de recherche en sciences sociales à la suite de la convention signée en novembre 2014 entre l’Académie des Sciences et l’Université Charles, pour la partie tchèque, et l’Ambassade de France et le CNRS, pour la partie française.

Ce bel espace accueillera dès décembre prochain l’équipe du CEFRES, aujourd’hui forte de quatorze personnes venues de France, de Hongrie, de Slovaquie et de République tchèque, ainsi que tous les lecteurs francophones de Prague désireux de développer les échanges scientifiques et intellectuels entre la France et l’Europe centrale, qui pourront y consulter plus de six mille ouvrages que le CEFRES a acquis en vingt-quatre ans.

Je veux saluer ici Claire Madl, responsable de cette bibliothèque qui ne cesse de s’enrichir depuis 1993. L’expertise dont dispose Claire Madl de l’histoire du livre en Bohême et en Europe centrale plus largement se conjugue à un travail dévoué au service des lecteurs du CEFRES.

La cour du 3 rue Na Florenci devient donc l’espace et le symbole d’une nouvelle alliance entre la France et la République tchèque : à droite, la bibliothèque du CEFRES, à gauche, la bibliothèque de l’Institut de littérature tchèque. Le centre est ainsi ancré dans le tissu académique tchèque après avoir développé son réseau scientifique en République tchèque et formé deux générations de chercheurs au cœur de l’Europe.

Je rends tout particulièrement hommage aujourd’hui à l’engagement de Mme Lenka Rovná et de M. Pavel Baran qui, à un moment où des interrogations pesaient sur le destin du CEFRES, ont su se mobiliser et proposer les moyens d’une réinvention au sein de la nouvelle Plateforme franco-tchèque de coopération en sciences humaines et sociales que le centre forme désormais avec l’Académie des sciences et l’Université Charles. Je souhaite également le meilleur à la directrice du CEFRES Clara Royer que je remercie pour son engagement personnel.

Discours à l’Ambassade

M. le Vice-Premier ministre,
M. le Président de l’Académie des Sciences,
M. le Recteur de l’Université Charles,
Mesdames et Messieurs,

Moins d’un an après la révolution de velours, le président François Mitterrand évoquait lors d’un voyage officiel en Tchécoslovaquie en septembre 1990, la création, à Prague, d’un « Observatoire français des sciences sociales en Europe centrale ». Une année plus tard naissait le Centre français de recherche en sciences sociales, le CEFRES. L’objectif que se donnait cette nouvelle institution n’était pas tant d’observer que de rapprocher les cultures scientifiques de France et d’Europe centrale, de former des doctorants et de développer les échanges internationaux. Il était placé sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères français, et complété en 2007 par la tutelle scientifique du Centre national de la recherche scientifique, le CNRS, impliqué dans les actions du centre dès ses débuts.

Quarante ans de rideau de fer avaient en effet divisé la culture européenne et profondément affecté l’enseignement et la recherche en sciences humaines et sociales dans l’ »Autre Europe ». Il fallait alors réapprendre à se connaître et à travailler ensemble. Lorsque le CEFRES ouvrait ses portes dans le couvent d’Emauzy, il y a vingt-quatre ans, j’étais moi-même jeune diplomate en poste à l’ambassade et je me souviens des premiers pas de cette nouvelle institution portée par un exceptionnel enthousiasme dans ce pays comme en France. Le CEFRES a joué un rôle déterminant dans les deux décennies suivantes, ayant à sa tête des universitaires français brillants, tous profondément attachés à la République tchèque, dont je tiens à saluer la contribution irremplaçable.

C’est donc avec une émotion singulière que je vois les liens entre la science tchèque et la science française se transformer à présent en une alliance privilégiée au sein de cette nouvelle plateforme franco-tchèque de coopération en sciences humaines et sociales instituée par la convention signée en novembre 2014 entre l’Université Charles, l’Académie des sciences, l’ambassade et le CNRS. Le fait que le développement du CEFRES figure parmi les priorités du plan d’action du partenariat stratégique franco-tchèque signé en décembre 2014 par les chefs de gouvernement français et tchèque, lors de la visite officielle à Prague du Premier ministre Manuel VALLS, illustre parfaitement l’importance du CEFRES et des partenariats en sciences humaines et sociales dans les relations entre nos deux pays.

La nouvelle plateforme de coopération s’épanouit déjà aujourd’hui. Nous venons avec le Président de l’Académie des Sciences et le Recteur de l’Université Charles de procéder à l’inauguration des nouveaux locaux du CEFRES et de sa nouvelle bibliothèque rue Na Florenci, où l’équipe du CEFRES s’installera dès le mois de décembre, aux côtés des instituts de littérature tchèque, d’ethnologie, des études classiques et de l’Institut Masaryk. Le centre est ainsi parfaitement ancré dans le tissu académique tchèque après avoir développé son réseau scientifique et formé deux générations de chercheurs au cœur de l’Europe.

D’ores et déjà, grâce à la mobilisation d’une centaine de partenaires venant de l’ensemble de la République tchèque réunis au cours d’un Forum de la Recherche en avril dernier, le CEFRES a pu définir sa nouvelle politique scientifique qui s’appuie sur les champs forts de la recherche en Europe centrale et en France. Il renforce ainsi son rôle de médiation entre les chercheurs de France et de République tchèque ainsi que des autres pays du groupe de Visegrad, et soutient activement le développement de nouvelles coopérations scientifiques et intellectuelles en Europe. La programmation scientifique du CEFRES témoigne d’un réseau franco-centre-européen revivifié : accueil et formation de jeunes chercheurs de nos cinq pays, invitations de chercheurs français dans les capitales scientifiques de la région, ou encore, en juin prochain, une Nuit de la Philosophie, la première de son genre dans la région, qui accueillera à Prague philosophes, scientifiques et artistes des cinq pays.

Ce qu’on appelle déjà la « Plateforme CEFRES » est promis à un très bel avenir grâce à l’engagement réciproque des chercheurs de France, de République tchèque et des autres pays de Visegrad. J’adresse tous mes vœux de succès à la nouvelle directrice du CEFRES, Clara Royer qui fait preuve d’un inépuisable dynamisme. Je tiens ce soir à remercier tout particulièrement Mme Lenka Rovná de l’Université Charles et M. Pavel Baran de l’Académie des Sciences, ainsi que ceux qui à Prague et à Paris, ont, à un moment où l’avenir du CEFRES était en réflexion, su se mobiliser et proposer les moyens d’une évolution nécessaire de ce centre au sein d’un partenariat franco-tchèque unique avec les plus prestigieuses institutions scientifiques et universitaires de ce pays./.

Dernière modification : 07/10/2015

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